Critiquer l’immobilisme, en restant statiques…

Ce titre peut paraitre paradoxal, antinomique et même dénué de sens…il est pourtant l’exact reflet de ce qui vient de se dérouler dans notre ville de Puteaux et, au delà, dans les villes de Levallois-Perret et Issy les Moulineaux, pour ne citer qu’elles, lors du premier tour des Municipales 2014.

Après une année de campagne des Municipales où la majorité de Joëlle Ceccaldi-Raynaud n’est entrée en scène que fin décembre 2013, alors que les listes d’opposition (excepté le FN qui ne peut être considéré comme une liste d’opposition ici et qui surfe constamment sur une seule tête de liste, nationale) travaillaient et battaient le pavé depuis avril 2013, déjà, une majorité d’électeurs de notre ville a décidé de reconduire, dès le premier tour, la même majorité (à quelques élus prés) pour six années supplémentaires.

Force est de reconnaitre que les dépenses somptuaires (alors que beaucoup n’arrivent plus à joindre les deux bouts et que les Français demandent à leurs dirigeants de faire des économies), les records de dépenses pour les fêtes de Noël ou les affaires judiciaires et morales (compte au Luxembourg; affaire du Tabac de Lorilleux; disparition des hebdos de gauche dans les Médiathèques ou les nombreuses insultes ou dérapages, notamment homophobes de certains soutiens UMP…) touchant une partie de cette majorité n’auront pas réussi à rebuter 55,93% de nos électeurs (sur 64,19% de participation).

Dont acte.

Bien sur, on ne pourra reprocher à l’équipe de Mm Ceccaldi Raynaud d’avoir négligé les cadeaux, les réceptions grandioses à la mairie ou ailleurs (nous attendons avec impatience le contrôle des comptes de campagne de Mm Ceccaldi-Rayaud et d’y voir intégrer toutes ces réceptions et autres petits gestes amicaux…) et les petits messages personnels envoyés aux 2000 employés municipaux et autres bénéficiaires de logements sociaux qui, d’une manière ou d’une autre, se sont vus notifier qu’il serait bon pour eux de ne pas voter pour le changement. On ne pourra pas non plus leur reprocher d’avoir négligé la désinformation et les dénigrements qui, pour certains anonymes (mais agissant clairement pour l’équipe majoritaire) sont allés jusqu’aux insultes homophobes laissées gravées dans le marbre des panneaux d’affichage officiels, parfois arrachés et pourtant protégés par les Lois de le République. Ces Lois, dont certains militants UMP semblent s’amender dès que cela devient trop lourd à porter pour eux ont souvent été bafouées en cette fin de campagne et nous avons même dû déplorer des agressions physiques; sept plaintes déposées au commissariat de Puteaux et qui ont été remontées au Préfet de Hauts de Seine ainsi qu’au Ministère de l’Intérieur via nos parlementaires, ébahis et stupéfaits des méthodes employées par certains militants dans cette ville. Est ce cela leur vision de la démocratie pourtant inscrite au fronton de notre Mairie ? Parions que notre police nationale saura retrouver et mener devant la justice les auteurs de ces faits inacceptables.

insultes homophobes 25 mars

 

Si l’on veut bien mettre tout cela de coté (ainsi que les intimidations et menaces envers les assesseurs et délégués de listes, le jour même du scrutin, 23 mars où le cabinet du Préfet à du être alerté quatre fois par l’opposition pour dénoncer les pressions dont elle faisait l’objet), alors nous pouvons enfin parler du vote lui même, de ses raisons et de ses conséquences :

– Il convient, dans un premier temps, de constater, une fois de plus, l’abstention qui gagne inexorablement du terrain, année après année dans notre pays. Il est vrai que les européens non Français vivant sur notre commune n’ont pas été assez informés de leur droite de vote aux municipales. Il est vrai que certaines affaires (Cahuzac; Sarkozy; Copé; Balkany; Buisson; Woerth…) n’ont pas aidé à rendre confiance aux électeurs en la politique ; pourtant, un seul de ses mis en cause a effectivement été mis hors course et sera jugé très bientot. Tous les autres se posent aujourd’hui en victimes d’un état (vivons nous vraiment dans une dictature ?) soit disant partie prenante et mieux encore, ont été réélus au premier tour dans leurs villes respectives ! Un paradoxe inexplicable même par les meilleurs chroniqueurs radio ou TV de notre pays. Dès lors, comment est il possible de changer cette politique du « tous pourris » (entendu à tous les coins de comptoir de France et de Navarre) en ne changeant aucune de ces équipes en place depuis des décennies et pourtant constamment inquiétées par des affaires judiciaires ? Les Français seraient ils plus tolérants en matière de détournements de fonds (les leurs) qu’en matière de charisme, souvent reproché aux dirigeants actuels qui préfèrent la discrétion aux grandes parades mégalo, auto-centrées ? Est ce là l’avenir et l’exemple que nous voulons laisser et montrer aux jeunes générations qui, pour la grande majorité, est la grande perdante de ce scrutin et de l’abstention ?

– Ce vote, sanction disent nos médias, contre un gouvernement qui n’a pas su, en deux ans, redresser quinze années de gouvernance libérale (comme si une entreprise en dépôt de bilan redevenait bénéficiaire en deux années à peine, sans licencier, sans perdre d’acquis et sans délocaliser…un tour de magie que même le club de Chicago ne saurait réaliser !) est pour le moins étrange. Alors que les Français disent ne plus vouloir de cette éternelle  bascule PS/UMP, ils ont remis à flot l’UMP et la droite conservatrice qui, pourtant (mémoire sélective encore) vient de laisser la France dans un état exsangue et une atmosphère nauséabonde (thèses raciales; discours de Grenoble de M Sarkozy; collusion avec le FN; dérapages racistes de ministres du gouvernement Fillon…) et avec tant d’affaires judiciaires en cours, que nous sommes la risée de certains pays qui ont dépassé ce stade de la civilisation où les représentants du grand capital et ceux du pouvoir exécutif pensent devoir être constamment liés pour continuer à bénéficier de privilèges qui, par définition, s’octroient au détriment des plus pauvres. A la limite, le vote blanc était également possible… Deux ans à peine après l’échec de M Sarkozy, on prend les mêmes et on recommence ! Triste constat qui ne drainera aucune recette magique ni solutions pour les plus fragiles d’entre nous. Seule victoire : messieurs Copé, Balkany, Woerth et autres Mm Ceccaldi Raynaud qui se sentent peut être aujourd’hui plus forts (et peut être protégés ?), en auront besoin pour affronter la justice qui, élus ou pas, passera en toute indépendance (nous aurons quand même gagné ce « changement », depuis 2012) dans les mois qui viennent.

– Enfin, avons nous mené la campagne qu’il fallait ? C’est une question difficile… Évidemment, notre déception est immense de n’avoir pas su, à minima, conduire notre liste au deuxième tour. D’autant que le retour terrain était très bon et les citoyens avec qui nous avons parlé étaient de fervents partisans d’un autre avenir pour leur ville. D’autant que notre programme, repris sans vergogne par l’UMP a conquis beaucoup de nos concitoyens.

Néanmoins, nos responsabilités ne sont pas en reste. Celle d’EELV qui n’a pas su, peut être, parler encore plus d’écologie et de transition dans la ville alors que nous souffrons toutes et tous de cet air vicié par le diesel (merci Messieurs Borloo, Fillon et Mm NKM) et les industries. Que la malbouffe touche les plus démunis. Que les prix des logements ont explosé durant les quinze année de gouvernements de droite… Celle du gouvernement Ayraut qui, s’il s’est engagé dans certaines réformes et choix qui ne peuvent leur être reprochés (enseignement; mêmes droits pour toutes et pour tous; indépendance de la justice et des médias; fin de l’époque « bling bling » et de la sous culture qu’elle impose…) n’ont pas su communiquer comme il le fallait et n’ont pas su prendre certaines mesures que le peuple de gauche comme les sociaux démocrates étaient en droit d’attendre. Quitte à se faire insulter (triste époque où l’UMP n’hésite plus à faire outrage au Chef de l’Etat, tous les jours, à travers ses discours et ses affiches, abjectes…), malmener (Marine le Pen et ses discours haineux et sans fondement, dignes des caïds de banlieue qu’elle entend combattre) et à voir certains et certaines ex dirigeants de droite jouer dangereusement avec la révolte civile (Bonnets Rouges; Manif Pour Tous; théorie du genre montée de toutes pièces; appels à la démission du Chef de l’état, constant depuis deux ans….tout est bon pour faire parler de soi quitte à affaiblir la République), autant appliquer une vraie politique de gauche ! Et démontrer que le vote des pleins pouvoirs aux partis représentant l’humanisme et le progrès social n’aura pas été un vote vain. Plus de courage (démantèlement du nucléaire à horizon viable; urgence sur l’environnement et notamment la qualité de l’air; arrêt des subventions gigantesques aliments des entreprises françaises qui licencient et délocalisent; priorité aux plus démunis….) et moins de concessions au grand capital qui, dans tous les cas et dans toutes les hypothèses est perdu d’avance puisque, comme le disaient les économistes du siècle dernier déjà : La Croissance est un leurre (et ne produit, aujourd’hui que des super riches et des super pauvres; nous sommes loin de Keynes !) car notre planète est finie et ses ressources, pillées et détruites, viendront rapidement à terme. Nous allons à une allure rapide qui devient de plus rapide chaque année… Tout l’histoire de l’homme montre que ses besoins s’étendent à mesure que se développent ses richesses et ses connaissances. Dès lors, quel avenir se dessine à notre porte avec une croissance finie par essence et des richesses qui s’amenuisent pour une population mondiale qui, elle, augmente ?

Et Puteaux ne sera pas épargné. Que se passera t il lorsque Paris Métropole (le grand combat actuel de l’UMP alors que ce parti est à l’origine du Grand Paris) absorbera les communes limitrophes de la capitale pour une meilleure répartition des richesses avec les villes « pauvres » et pour une meilleure gestion de cette mégalopole qui, aujourd’hui déjà, n’a plus de frontières réelles entre les départements qui la jouxtent ? Comment la majorité reconduite pourra t elle continuer à dépenser sans compter quand la Défense arrêtera de déverser ses énormes richesses sur notre commune ? Les électeurs UMP seront ils toujours satisfaits de leur majorité quand celle ci s’endettera pour continuer à assurer son clientélisme et paniquera devant les couts de fonctionnement d’une ville qui a trop longtemps vécu au dessus de ses moyens ? Nous pourrions dire que cela n’est plus notre problème, mais bien celui de Mm Ceccaldi-Raynaud et celui de son équipe…mais non.

D’avenir, nous en parlons depuis toujours et nous en parlerons pendant les six années à venir au Conseil municipal de Puteaux où, maigre consolation, un élu EELV siégera au coté de sept autres élus de l’opposition.

Nous remercions les 2995 électeurs qui ont appelé le changement dans leur ville en votant pour la liste Puteaux Pour Vous et nous les invitons, ainsi que tous les autres, qu’ils soient liés à l’opposition ou à la majorité à continuer ce débat et à dialoguer et échanger avec leurs élus durant les six années à venir.

1er tour 2014 :

Participation : 64,19 % des 30.686 électeurs inscrits.

Résultats en % des suffrages exprimés

  • Puteaux Bleu Marine conduite par M. Gérard BRAZON: 5,95% (1 142 votants)
  • Puteaux, Une Ville D’avance conduite par M. Stéphane VAZIA: 8,70% (1669 votants)
  • Puteaux En Mouvement, Sylvie Cancelloni conduite par Mme Sylvie CANCELLONI: 13,80% (2 648 votants)
  • Puteaux Pour Vous conduite par M. Christophe GREBERT: 15,61% (2 995 votants)
  • Union Pour Puteaux conduite par Mme Joëlle CECCALDI-RAYNAUD: 55,93% (10 729 votants)

 

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