Liberté de la Presse à Puteaux; suite…

Le 10 mai dernier, nous rendions compte sur le site EELV de Puteaux de la disparition des hebdos Marianne, Le Nouvel Observateur et Le Monde Mag des rayons de la médiathèque centrale (ainsi que de celle de Bellini). Alerte citoyenne et inquiétude de la liberté donnée aux citoyens de Puteaux d’avoir accès au pluralisme de la presse étaient nos principales motivations. Depuis, force est de constater que cette presse, souvent mise à mal par la majorité à Puteaux (le Canard Enchainé en 2011; équipe de France 3 molestée, toujours en 2011…) s’est montrée tout aussi inquiète de la décision de non renouvellement d’abonnements qui, coïncidence ou pas, s’est portée sur des titres identifiés à gauche. Marianne, l’Express, Le Nouvel Obs, Libération, Le Parisien, mais aussi Challenges ou encore France Inter et LCI se sont fait les relais de ces disparitions, tout au long de la semaine passée.

http://www.marianne.net/Apres-notre-enquete-sur-les-Parrains-du-92-Puteaux-censure-Marianne_a228856.html

http://www.lexpress.fr/actualites/1/economie/hauts-de-seine-a-puteaux-la-presse-proche-de-la-gauche-retiree-de-la-mediatheque_1249083.html

En quelques jours, nous avons obtenu toute sorte d’explications de la part de la directrice de la Médiathèque, comme de la mairie : Restrictions budgétaires; fin d’abonnements; non concurrence aux kiosquiers; suffisance des contenus de la presse gratuite pour les Putéoliens (?) et, plus surprenant, volonté de la mairie de faire passer l’accès Presse au tout numérique !

Si l’idée (déjà appliquée à Levallois-Perret par M Balkany) va dans le sens d’une société ultra connectée, nous émettons quelques doutes quant à la pertinence de ce choix (si cette explication est bien la bonne…) alors que Puteaux compte de nombreux citoyens âgés, retraités ou pas qui, par définition, n’auront pas tous le réflexe et l’envie d’aller feuilleter leur magazine ou leur journal préféré sur leur écran d’ordinateur; pour celles et ceux qui en ont un !

Et que dire du contact privilégié que les Putéoliens ont avec leurs bibliothécaires et le contact du papier, le beau travail de mise en page et graphique (souvent plus aboutit qu’en version numérique) qui, selon les derniers chiffres sont chers à nos concitoyens ; les ventes de liseuses numériques étant loin des attentes de leurs fabricants… Si une double offre pourrait présenter un certain avantage (papier et numérique), prétendre stopper des abonnements papier pour passer au tout numérique est au mieux un non sens, au pire un pirouette pour se sortir de la mauvaise passe de la semaine passée.

D’autant que, inquiétude supplémentaire, d’autres services de la médiathèque se sont vus demander des efforts sur leurs budgets (DVD; Disques…) et, par exemple, le fournisseur ADAV (films) vient d’être remplacé par un autre, moins cher mais aussi beaucoup moins riche en termes de contenus culturels ! A l’heure où la consommation énergétique des fermes de serveurs informatiques a égalé celle du transport aérien mondial (!), va t on devoir, toutes et tous télécharger des DVD ou des Blue Ray (30 à 50 fois un DVD !) en lieu et place de leurs emprunts ? Et quid des protections anti-copie ? Et en cas de panne de réseaux, plus de services culturels à Puteaux ? …

Enfin, une pression et un stress permanent semblent planer sur les employés de ces médiathèques qui, a demi mot et en toute confidentialité, se livrent de plus en plus sur le climat délétère et leurs inquiétudes pour la pérennité de leurs emplois. Là où l’immatériel a totalement remplacé le matériel, des emplois ont toujours été sacrifiés. L’exemple des maisons de disques et des téléchargements, légaux et illégaux de contenus culturels sur Internet devraient, nous l’espérons, faire réfléchir la mairie de Puteaux quant à son choix pour l’avenir de ses médiathèques.

EELV Puteaux demande que les hebdomadaires supprimés soient immédiatement recommandés et replacés dans les rayons dans un soucis d’impartialité de l’information, notamment dans la période de campagne des Municipales dans laquelle nous sommes et sera très vigilant quant à la suite de cette affaire et à l’avenir des employés des médiathèques de notre ville.

 

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