Journée du Développement Durable : 1er juin, Ile de Puteaux.
Maintenant, nous en sommes certains, la majorité UMP de Puteaux se soucie du développement durable…au moins, un jour par an !
Ironie facile ? Pas tant que ça. En fait, l’ironie serait plutôt dans la camp de la majorité qui conjugue souvent l’adage : Faites ce que je dis; ne dites pas ce que je fais.
Car, au milieu des dizaines de prix « jardins en fête » et autres « ville fleurie » que la mairie s’octroie, ou presque (il faut bien regarder qui est à l’origine de la création de ces prix – à l’instar des « saveurs de l’année » – et qui compose leur jury…) tous les ans et en triant, comme nous le faisons tous pour nos déchets ménagers, l’inénarrable Communication municipale sur le sujet via, notamment, le dispendieux et très peu écologique, Puteaux Info, il ne reste concrètement pas grand chose de ce développement durable, dans notre environnement immédiat et quotidien.
Déménagée du parvis de la Mairie à l’Ile de Puteaux (le parvis fait un peu trop « propagande officielle » et il passe plus de monde sur l’Ile, le dimanche…), cette Journée du Développement Durable ne souffre d’aucun reproche. Il faut reconnaitre le travail et l’envie de l’équipe de Mm Amsellem (adjointe déléguée au Cadre de vie, à l’Environnement et au Développement durable) qui sont allés à la recherche d’animations ludiques et intéressantes, tels les essais de vélos électriques ou ce manège mécanique fantasmagorique fait de bric et de broc, actionné à l’huile de coude et plébiscité par les enfants. Plusieurs stands proposent aux visiteurs une vision de l’assainissement de l’eau (et de sa rareté), de la récupération des eaux de pluie ou un topo sur les énergies renouvelables. Il y a là également plusieurs modèles de véhicules électriques; de la Zoe de Renault à la Twizy en passant par un Kangoo 100% électrique, pour les professionnels. La journée est presque chaude et les citoyens ont l’air d’adhérer, notamment ceux accompagnés d’enfants, à toutes ces propositions.
Oui, mais voilà. Le problème c’est que ce ne sont que des propositions qui rejoindront le stockage municipal, jusqu’à l’année prochaine. Car, cette ville qui ne se cache pas de prôner le tout voiture (essayez d’aller faire le marché Chantecoq à pied avec des enfants en slalomant entre le flot de véhicules empruntant la rue Eichenberger toutes les dix secondes et rejetant des kilos de CO2 juste devant les stands d’alimentation et vous comprendrez la pensée passéiste de notre majorité…), vient de supprimer des pistes cyclables pour faire des places de parking et voit la quasi totalité de ses élus UMP venir aux Conseils municipaux, en voiture. Alors que, et exception faite des personnes qui ne peuvent vraiment se passer de voiture, ils vivent dans une ville qui se traverse à pied ou en vélo en vingt minutes, maximum, dans sa plus grande largeur ! Un bon point à l’équipe de Mm Amsellem qui elle, est équipée de vélos électriques qu’elle utilise au quotidien.
Résultat : le taux de pollution aux particules est ici supérieur à la moyenne des Hauts de Seine (alimenté, également, par la proximité de la Défense et de son trafic intense, sur les quais, notamment) et le danger lié aux voitures roulant à très vive allure est constant. Le boulevard Richard Wallace et son immense ligne droite, par exemple sont devenus une piste de course de voiture que ni les passages piétons ni les feux tricolores n’arrêtent. Pour ne rien arranger, le CCAS (dont un élu d’opposition est administrateur; ce n’est pas là un signe d’ouverture de Mm le Maire, mais une mesure légale) vient d’acheter un deuxième Mobicar (pour les personnes à mobilité réduite). Diesel, bien sur ! Car, selon les services questionnés, il n’existe pas de véhicule de cet acabit, électrique… A l’heure où les bus parisiens, les camions de livraison, les bateaux et même certains avions sont tout électrique, on se rend compte du chemin qu’il reste à parcourir par la majorité pour que l’écologie ne soit plus qu’un plan de communication.
Et que dire des dépenses énergétiques de la ville ? Une Mairie dont la chaufferie est tellement mal réglée qu’il nous faut ouvrir les fenêtres du Conseil, en plein hiver; une piscine municipale qui dépense plus d’1 million d’euros, rien que pour chauffer son bassin extérieur ou des lampadaires de rues qui restent allumés toute la journée durant, en plein soleil parfois, sans qu’on ne sache vraiment pourquoi…
Récemment, la municipalité s’est vantée d’une nouvelle politique, plus répressive concernant les déchets sauvages (légions dans le bas de Puteaux), les déjections canines et même, les mégots de cigarette jetés par terre par millions en France, chaque jour. Dans le dernier Puteaux Info, une pleine page incite et prévient : un seul mégot jeté au sol et c’est une amende de 150 euros ! Analysons cette photo ; on y voit un jeune homme utiliser les cendriers publics installés au bout de poteaux anti stationnement (et c’est là une bonne idée) et montrer l’exemple. Un exemple dur à suivre si l’on en juge par les dizaines de mégots au sol qui figurent sur la même photo ! Il y a donc là matière à verbaliser (n’oublions pas qu’un seul mégot à la Seine – par forte pluie, c’est ce qu’il se passe – pollue à lui seul cinq cent litres d’eau !) mais la Police municipale verbalisera t elle vraiment ? On peut fortement en douter, car cela reviendrait à mécontenter des milliers de citoyen, potentiels électeurs de Mm le Maire…
Mais, chiche ! Puisqu’il s’agit là d’une communication officielle et sans aucune ambiguïté sur la volonté affichée de la municipalité, nous nous engageons à vous tenir informés de la nouvelle propreté dans les rues de Puteaux et du nombre d’amendes dressées pour ces infractions là. Il n’y a pas de raisons que la majorité nous cache ces informations là…n’est ce pas ?
Avec un peu plus de marge de manœuvre et, surtout, des adjoints dont les délégations seraient laissées libres de décisions par Mm le Maire, omniprésente et omnisciente, notre ville bénéficierait, sans doute d’une meilleure gestion et d’une meilleure réputation. Et puis, rêvons encore un peu, peut être que dans ce contexte (qui n’est rien d’autre que le contexte « normal » de la plupart des municipalités), un groupe expert en développement durable comme le groupe EELV de Puteaux et son élu au Conseil seraient surement associés à ces journées et au travail annuel de cette équipe.
Quand on réfléchit sur l’économie, quel que soit son parti, on consulte des économistes; quand on veut un bon vin, on va chez son caviste; quand on veut avancer sur l’écologie, il est dommage et curieux d’ignorer les écologistes…
Tout ceci étant dit (pour le bien de la communauté et non d’une poignée), le groupe EELV de Puteaux apporte son soutien aux actions de l’équipe de Mm Amsellem et soutient, 365 jours par an, les journées du développement durable.